« Dans le cœur de nos villes »

             

 ( sur l’air de :  « Dans le port d’Amsterdam » de Jacques Brel ; Janvier 2004)

 

Dans le cœur de nos villes,

Trop de gens qui se meurent,

Sans amis, loin des leurs

Sans aucun domicile ;

Dans le cœur de nos villes,

Clandestins, sans-papiers

Traînent sur les pavés

Leur désespoir, livides.

Dans le cœur de nos villes,

La foule de chômeurs

Espère encore l’heure

D’un ciel qui s’illumine ;

Dans le cœur de nos villes

Les précaires s’entassent

Rêvant, de guerre lasse,

 A des jours plus faciles.

 

Dans le cœur de nos villes,

Les gros bourgeois s’engraissent,

Et sans honte ils encaissent,

Brisant les plus fragiles ;

Le clinquant, le prestige,

La thune, ils les étalent,

Et se foutent pas mal

De ceux qui agonisent.

Ils se croient généreux,

Si des fois ils extirpent

De sous leurs belles fripes

La pièce aux miséreux.

Sous leurs masques blafards,

Se cachent des cafards,

Pleins de haine, roublards,

 Amassant des dollars.

 

Dans le cœur de nos villes,

S’affairent les politiques,

Arrogants, hypocrites,

Arrivistes et serviles ;

Ils se disent intègres,

Mais s’accrochent au pouvoir

Comme des charognards,

Préservant leur carrière.

Ils s’allient la justice

Pour mieux gruger le fisc,

Puis cajolent les flics,

Les patrons et les riches.

Dans ces temps de grisaille,

Cet amas de racailles

Nous vident les entrailles,

 Puis vont faire ripaille.

 

Mais au cœur de nos villes,

Loin de cette vermine,

Des îlots se dessinent

Où l’on trouve un asile.

On y parle, on s’active,

On s’entraide, on ravive

Les rêves d’abolir

Les états, les empires ;

Dans la chaleur des fêtes,

On retrouve l’espoir

De voir le rouge et noir

Flotter dessus nos têtes,

Alors, la rage au cœur,

On pousse une gueulante,

Pour qu’enfin sonne l’heure

 De lendemains qui chantent.

 

Dans le cœur de nos villes,

Dans le cœur de nos villes …..