« Nous étions rebelles à la dictature

franquiste mais aussi à l’ordre

capitaliste et à la vie quotidienne

métro-boulot-dodo qu’il imposait… »

 

    Le 6 juin 1973, trois individus masqués et armés font irruption dans une banque à Barcelone… En ressortant avec le butin, ils laissent des tracts. On peut y lire un texte, quelques slogans et comme seule signature un tampon : MIL/Grupos Autonomos de Combate. Le sigle MIL est le fruit d’une boutade, il signifie 1000 en castillan mais par la suite, il sera connu comme le Movimiento Iberico de Liberaciòn. Quant à « Groupes Autonomes de Combat », il est sans ambiguïté. Ces gangsters atypiques n’en sont pas à leur premier hold-up et des rumeurs circulent selon lesquelles des politiques dévalisent des banques. Le MIL fera surtout parler de lui à la suite des arrestations de septembre 1973 et surtout après l’exécution de l’un de ses membres, Salvador Puig Antich, le 2 mars 1974. Malgré les efforts de certains groupes pour briser le silence et dire la vérité sur les activités du MIL, lors de la campagne de solidarité, Puig Antich est souvent présenté comme un martyr de la lutte contre la dictature, un révolté qui paye de sa vie ses idées romantiques de révolution. C’est une image très réductrice qui masque une réalité plus complexe.

 

    L’action du MIL est inséparable de l’émergence d’un mouvement ouvrier radical en Espagne et plus particulièrement à Barcelone à la fin des années 1960. Elle se traduit d’abord, par une volonté d’amener un soutien concret aux luttes ouvrières et de publier des analyses sur ces dernières ainsi que des textes oubliés de l’ultra gauche, ce courant communiste européen, en rupture avec le marxisme léninisme et le stalinisme. Elle répond aussi comme un écho au grand mouvement de contestation qui secoue le monde à ce moment là…et ce, dans un pays où le simple fait d’écrire un tract ou d’assister à une réunion pouvait vous conduire en prison pour un bout de temps.

 

    Le MIL écorne l’image d’Épinal du groupe politico-militaire avec ses théoriciens qui donnent les axes du combat et ceux qui utilisent les armes. Au sein de cette organisation, cette conception des tâches n’existe pas, rien n’est attribué d’office, cela se fait par affinité… et dans la pratique. Derrière la lutte armée et les éditions, c’est aussi une aventure humaine où l’amitié va au delà du politique. En même temps que les acteurs forgent le MIL, ils apprennent à vivre en rupture avec le mode de vie dominant. C’est l’apprentissage du combat politique et de la clandestinité avec son lot de certitudes, de questions, avec ses moments de joie et ses dangers. La plupart ont autour de vingt ans.

L’histoire même du MIL avec ce désir farouche de se construire en hommes libres, est bien plus éloquente que la plupart des analyses théoriques à leur sujet.

 

        Toulouse, mai 2007

 

 

    L’essentiel de Mouvement Ibérique de Libération, mémoires de rebelles est composé des témoignages des différents protagonistes, organisés  autour de chronologies et documents rédigés par le MIL dans le feu de l’action. Ils nous donnent leur vision sur les évènements qui ont marqué l’histoire du groupe, les publications et leur financement, les braquages et l’utilisation de l’argent exproprié, le congrès d’auto-dissolution, les arrestations, les procès, l’exécution de Salvador Puig Antich et celle d’Oriol Solé Sugranyes. Ils reviennent aussi sur les débats animés au sein du

MIL.

 

    Le livre d’environ 400 pages (format 15x21cm) est complété par des illustrations, des textes importants et une bibliographie.

 

    Prix public : 22 (port compris)

 

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