Les Etats-Unis ont sacrifié l'action sociale aux exigences économiques. L’Etat- pénitence s'est substitué à l'Etat -providence au moment où le chômage et les disparités sociales ont décuplé la pauvreté et l'exclusion. Derrière les murs de ces prisons se cachent injustice et ségrégation. Nous assistons à une pénalisation de la misère qui conduit à une inflation carcérale sans précédent.

 

          Or, cette politique sécuritaire, à l'origine d’abus perpétués au nom de la normalité sociale, sert de modèle au reste du monde. Force est de constater que nos propres élus font de la lutte contre l'insécurité une priorité et sacrifient l'analyse des causes économiques et sociales pour les thèses des partisans de la tolérance zéro.

 

           L'approche du système carcéral américain et français peut nous permettre de développer une réflexion à la fois historique, sociologique et judiciaire sur la situation pénitentiaire de notre société contemporaine. Car :

 

           Peut-on se contenter d'expliquer l'origine de l'accroissement de la population carcérale par la recrudescence des incivilités, des comportements violents. de la répression et d'une application discriminatoire de la justice?

 

             Substituer un traitement social de la misère guidé par des valeurs de justice et de solidarité au traitement pénal qui vise les fractions les plus défavorisées de la population : immigrés, toxicomanes, sans-papiers, sous prolétariat...?

             La mise sous tutelle pénale et policière de ceux qui sont victimes de la restructuration économique est-elle la solution pour répondre à leurs problèmes sociaux ?

            Quel est le lien entre la montée du néo libéralisme comme idéologie et pique gouvernementale et le développement d'une politique ultra répressive ?

Les enjeux électoralistes à court terme et les paniques accentuées par une surmédiatisation sont-ils les conséquences d'une soumission programmée à la mondialisation ?

 

 Pour répondre à ces questions nous avons donc choisi de vous inviter, le 15 juin 2002 à 15h, pour une conférence débat au Centre Ascaso Durruti, sur le thème:"A qui profite la prison":