Une vidéo de Carole ROUSSOPOULOS (Suisse, 1999, 90’)


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Féministe engagée et militante de toujours, Carole Roussopoulos a réalisé depuis le début des années ’70 des dizaines de vidéos documentaires principalement axées sur les luttes des femmes. Ces travaux constituent une mémoire politique et culturelle exceptionnelle que le Centre pour l’image contemporaine à Genève a entrepris de conserver. Montré dans de nombreux festivals, Debout ! Une histoire du mouvement de libération de la femme (1970-1980) retrace l’histoire du mouvement féministe en France et en Suisse dans les années ‘70 et ’80, à travers le témoignage d’une vingtaine de militantes, engagées en faveur des droits des femmes. Ce documentaire montre l’histoire du mouvement, les luttes, les acquis et notamment l’attachement de ces femmes à ce combat qui a profondément modifié leurs vies.

Document présentant un volet de l’histoire du mouvement féministe en France et en Suisse des années 70 à 80 à travers les témoignages d’une vingtaine de femmes suisses et françaises ayant participé à la naissance de ce mouvement.

Elles en retracent l’histoire, les luttes, les acquis et les soubresauts.

Elles tentent des définitions, rapportent des anecdotes, soulèvent la question de leur implication personnelle. Elles disent leur attachement à ce combat qui a profondément modifié leur vie.


Une avocate définit le mouvement des femmes comme un grand mouvement de réappropriation de l’identité, de la liberté de choix et d’un certain pouvoir.
Une autre souligne «J’ai eu très profondément le sentiment que j’étais arrivée chez moi, chez moi dans le monde».

Ces deux phrases résument l’aspect politique.- public et l’aspect personnel-privé qui ne vont faire qu’un dans ce mouvement remarquable apparu dans la seconde moitié du XX siècle et considéré comme la deuxième vague féministe.

De nombreuses archives sonores : chants féministes, slogans de manifestations; audiovisuelles: extraits de ses propres films, des extraits de document militants, des reportages télé de l’époque, des coupures de journaux… et photographiques ponctuent le film: le dépôt de la gerbe à la femme du soldat inconnu, l’appel des 343 pour le droit à l’avortement, le droit à la libre disposition de son corps, à une sexualité choisie, les luttes des ouvrières, les luttes contre le viol, la violence, l’inceste, les droits des femmes battues, les journaux féministes… Sans oublier les pionnières dont on rappelle les luttes pour l’obtention du droit de vote par exemple, le film fait le pont entre les femmes du début du XXe siècle, les féministes des années 70 et les femmes du XXIe siècle.

Le slogan «Des femmes dans la rue, pas dans la cuisine» et les images des manifestations denses de femmes disent avec force la popularité de ce mouvement à cette époque.

Francine Dupenloup. revendiquant et réhabilitant le terme de féministe conclut: « l faut retrouver le plaisir du combat.», suivi de l’hymne du M.L.F «Levons nous femmes esclaves, Debout !» qui a donné son titre au film.

Le film a le mérite de sortir de l’oubli les féministes des années 70, qui ont été considérées par beaucoup tour à tour comme des «mal baisées», des «sorcières» ou des « ringardes ». Il s’agit ici d’une histoire, d’une vision personnelle de ce mouvement.

Sans didactisme, le film revendique l’intelligence, l’humour et l’audace de ces femmes et prend acte des bouleversements, des droits obtenus, des lois arrachées mais aussi des échecs et des limites.

Nicole Fernandez Ferrer